vendredi 6 novembre 2009

Recherche d'emploi : travailler le marché caché ! ! !

Voilà un article, certes un peu long, qui nous conforte dans l'idée qu'un travail actif sur le relationnel est plus efficace que la démarche classique d'envoi de CV tous azimuts.
Le recrutement reste très artisanal
L’étude publiée par le Centre d’études de l’emploi montre une réalité du recrutement très éloigné des discours des professionnels du secteur. Les entreprises pratiquent un recrutement a minima pour minimiser les coûts de recherche du bon candidat. Pas sûr qu’elles le trouvent toujours, même si elles se déclarent massivement satisfaites.
C’est un peu la face cachée du recrutement. On sait tout ou presque des difficultés rencontrées par Pôle Emploi pour faire coïncider l’offre de travail et la demande des entreprises. De même, les demandeurs d’emplois croulent sous les conseils dispensés par les consultants de toute sorte… qui feront bientôt de la France un pays où il y a autant de domaines de coaching que de sortes de fromages. En revanche, l’avis des entreprises sur les procédures de recrutement est moins étudié. Raison de plus pour lire avec attention l’étude de Guillemette de Larquier publiée récemment par le Centre d’études de l’emploi (*), s’appuyant sur l’enquête Offre d’emploi et recrutement. Ce travail académique est riche d’enseignements sur les méthodes de recrutement des entreprises.
Ne pas avoir trop de candidats, un impératif
Les entreprises ne passent pas nécessairement du beaucoup de temps pour trouver « le bon » candidat. Ainsi, près d’une TPE sur deux n’a qu’un candidat pour un poste donné. La proportion est encore d’un quart des TPE pour les recrutements dans des entreprises de plus de 250 salariés. A l’inverse, les recrutements pour lesquels plus de 10 candidats sont mis en concurrence pour un seul poste, sont, à l’inverse, très rares. Cela représente un recrutement sur 10 dans les TPE et un tiers dans les grands établissements.
L’entreprise sera d’autant plus pointilleuse dans sa recherche que la durée du lien sera courte (pour un CDD, on arrête plus vite la procédure que pour un CDI) et avec le caractère stratégique du poste à pourvoir. Plus le recrutement est sensible, plus on verra relativement un plus grand nombre de candidats.
Des recrutements pas très pros mais économes
L’analyse des données recèle un véritable scoop. Le recrutement tel qu’on l’imagine avec formalisation du poste, petite annonce, tri de CV, entretiens ne concernent que 15 % des embauches. Au contraire, 4 recrutements sur 10 se font de manière artisanale, quasiment au doigt mouillé : pas de description rigoureuse du poste, ni de tri de CV. Un entretien et le candidat devient collaborateur. Evidemment, cette rapidité s’explique : 35 % des recrutés sont déjà connus d’une personne dans l’entreprise. En se dispensant de recherches, les entreprises font des économies importantes.
D’où un paradoxe souligné par l’auteur : alors qu’on pourrait imaginer que la satisfaction croît avec le degré de professionnalisation du recrutement, c’est le contraire qui prévaut. Le recrutement est déclaré difficile par 16 % des entreprises interrogées. La proportion monte à 29 % quand le candidat n’est pas connu. Recruter un candidat « familier » minimise le risque d’être déçu.
Satisfaction sur la personne du recruté
Cette stratégie semble payante si on regarde maintenant la satisfaction des entreprises. En effet, 79 % des recrutements en CDD « n’ont pas posé de problèmes particuliers ». La satisfaction monte même à 90 % quand on demande l’avis des entreprises sur la personne recrutée elle-même.
Plus surprenant encore, l’absence de choix renforce la satisfaction sur le processus (par impossibilité de comparer avec les candidats évincés ?). Finalement, la rareté des candidatures est moins un problème que l’abondance. Cette dernière engendre des coûts et peut-être une sorte d’angoisse sur la nécessité de faire un bon choix. Le rêve d’un recruteur apparaît alors : avoir un candidat recommandé, sans avoir à mettre en branle une procédure de recrutement coûteuse et incertaine. De quoi détendre les candidats à un entretien d’embauche… en attendant des résultats plus détaillés selon les profils du poste recherché.
(*) Connaissance de l’emploi numéro 70 des entreprises satisfaites de leurs recrutements par Guillemette de Larquier de l’Université de Nanterre.
Christophe Bys Dernière modification le 02/11/2009, publié par emploi-pro.fr.

à + Alain

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